Témoignage de Priscille Vincens, peintre sur sa rencontre avec les Irlandais
Découvrir ses peintures durant son séjour. Cliquer 1, 2 et 3
La structure qui nous a accueilli pendant une semaine s'appelle « Mayfield Community Arts Centre » et est constituée d'une bande de filles, ayant la trentaine, toutes aussi chaleureuses, dynamiques, ouvertes et curieuses les unes que les autres. Gaëlle y ayant passé 1 an l'année dernière en volontariat, l'accueil fut d'autant plus enthousiaste.Le but premier de l'association est un but social : intégrer par l'art des personnes en marge de la société. Pour exister, l'association s'est donc beaucoup appuyée sur des financements provenant du ministère du travail, du ministère de la justice, du programme jeunesse de la commission européenne… Depuis 1 an et demi, dans le cadre d'un financement du ministère du travail, sous la bannière d'un programme d'aide à l'emploi, le centre d'arts a mis en place des ateliers artistiques pour un groupe de 12 femmes ayant des déficiences mentales. Ces dernières se réunissent 4 matinées par semaine au centre d'art pour expérimenter différents domaines tels que les arts plastiques, le théâtre, la danse, la vidéo… et essayer ensuite de transmettre leur savoir à d'autres, pour ainsi prétendre à des emplois d'animateurs artistiques au sein par exemple d'institutions spécialisées.
Un vrai challenge pour l'équipe d'artistes-animatrices du centre d'art puisque ce public est le plus souvent formaté par les institutions qui les prennent en charge; faire appel à leur sens créatif et imaginaire n'en est que plus difficile à extraire.
J'assiste donc dès la 1 ère matinée à l'atelier avec ce groupe de femmes ayant une déficience mentale, et, l'après-midi-même, les animatrices me demandent si je suis d'accord pour intervenir dans l'atelier des adolescents ; et me voilà tout d'un coup face à un public de 7 adolescentes de 15 à 18 ans ; je présente ma démarche, brièvement quelques notions « philosophiques » qui s'y rattachent, et je leur donne un exercice qui les implique un peu, et qui découle directement de ma méthode : Gaëlle danse sur de la musique et les ados doivent repérer les espaces (ex : vide entre l'épaule et la tête) et les signes (ex : pli d'un vêtement) et en faire une peinture. Le but n'est pas de produire un beau résultat mais plutôt d'exprimer une émotion. Les ados se sont plus ou moins pris au jeu. J'ai été sensible aux yeux brillants de 2 volontaires venus du Nicaragua qui se sont prêtés à l'exercice et qui se sont éclatés à sortir des règles imposées par les fresques qu'ils enseignent par ailleurs
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